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Fermeture d’usine à Shawinigan (encore…) : Que faire pour la suite ?

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Le 2 septembre dernier, on annonçait dans les différents médias que Produits forestiers Résolu allait fermer son usine de Shawinigan, mettant en chômage 275 travailleurs. Une autre usine qui ferme… après Rio Tinto Alcan et l’usine Belgo… portant à plus de 1 200 les pertes d’emplois bien rémunérés, sans compter l’effet indirect sur de nombreux sous-traitants de ces usines, qui risquent eux aussi, de faire des mises à pied…

Le coup est dur et le choc est difficile à encaisser. Surtout lorsqu’on a à l’esprit que ces entreprises ont longtemps exploité les richesses naturelles (bois à faible coût, électricité vendue sous le prix coûtant, etc.) et pollué l’air, le sol et les eaux, pour le bénéfice de leurs actionnaires, avec une contribution sociale parfois très minimaliste… Les citoyens ont raison de s’indigner et le maire Angers leur fait écho.

Néanmoins, s’apitoyer sur son sort serait totalement inutile. Bien entendu, il faut rester aux aguets et exiger des grandes entreprises qu’elles fassent leur part par la mise en place systématique de pratiques de développement durable. Mais il faut miser ailleurs pour la suite. Car les entreprises qui produisent à grande échelle sont généralement focalisées sur la réduction des coûts, et non sur l’innovation. C’est d’ailleurs ce qui explique, en grande partie, la diminution de la production forestière au Québec et les fermetures d’usines de ce secteur.

Ainsi, voulant combler rapidement les emplois perdus, le premier réflexe serait de rechercher de grandes entreprises qui pourraient rapidement occuper les installations mais surtout, embaucher ces travailleurs licenciés. À court terme, cela peut donner des résultats intéressants, ne serait-ce que pour régler le problème du placement des travailleurs licenciés. Mais à long terme, on restera dans la même dynamique : la ville aura une économie peu diversifiée et restera à la merci des multinationales, qui réorganisent leurs investissements pour donner le maximum à leurs actionnaires, en bénéficiant des ressources à peu de frais dans les pays où elles s’implantent (main d’œuvre sous payée, matières premières bradées à rabais, énergie polluante et peu chère, normes environnementales inexistantes, etc.).

La meilleure stratégie à adopter demeure l’appui aux PME en croissance, du moins à court ou moyen terme. Ce sont ces entreprises qui ont le plus de possibilités de créer des emplois et surtout, de les conserver. D’abord, un dirigeant de PME ne raisonne généralement pas comme un dirigeant de multinationale : même s’il a des visées internationales, il agit dans la proximité. Il vit dans son milieu et le sort de ses concitoyens lui importe. La délocalisation totale des activités est quasiment impossible pour lui. En outre, et c’est le plus important, les PME à forte croissance innovent fortement, ce qui leur permet de se distinguer des autres et d’assurer leur croissance continue. L’annonce récente de l’aide financière de 130 715$ à l’entreprise SIM de Shawinigan est un exemple de la stratégie à adopter, et il faut multiplier les initiatives de la sorte. Bien d’autres entreprises comme celle-ci, souvent moins connues du grand public, ont un potentiel énorme pour le développement économique régional.

Si l’appui plus en amont au développement de la culture entrepreneuriale a moins de chances de combler les pertes d’emplois actuelles, du moins à court terme, cette démarche est néanmoins nécessaire pour faire émerger la prochaine génération du Québec inc. dont nous avons besoin au Québec, et en particulier dans les régions et villes monoindustrielles en déclins. Il faut briser la « culture de la boîte à lunch », où l’on attend patiemment que les grandes entreprises créent les emplois pour nous et notre famille. Et cela, la ville de Shawinigan et toute la communauté entrepreneuriale l’ont bien compris, en mobilisant tous les acteurs du milieu à cette fin, donnant naissance notamment au Centre d’entrepreneuriat Alphonse-Desjardins de Shawinigan et créant l’impulsion nécessaire à l’émergence d’entrepreneurs sur le territoire.

Il serait souhaitable que toute cette mobilisation des acteurs socioéconomiques se fasse non pas uniquement dans une perspective locale, mais également régionale. En misant sur les forces de chacune des parties du territoire de la Mauricie, et en coordonnant les efforts de chacun, la portée des actions serait décuplée. À quand un forum sur le développement de la Mauricie à cet égard ?


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